jeudi 19 novembre 2015

Coférence Samedi 5 décembre 2015 à 15 heures


CCN-PO

Conférence de Monsieur Guy Jacques,

Maître de Recherche Honoraire au CNRS

Samedi  5 Décembre 2015 à 15 heures

Salle de la Fédération des œuvres Laïques  (F.O.L.) 1,Rue Michel Doutres, Perpignan

Entrée libre et gratuite

« Oser la décroissance »

Le monde va mal et la plupart des hommes politiques et économistes espèrent soigner le mal par le mal. Pour eux, la seule solution à tous nos maux est de continuer à croître ! De leur côté, écologues et écologistes sont ravis d’avoir trouvé la solution avec le « développement durable » qui, nous le montrerons, est bien un oxymore. Les mêmes sont horrifiés ou feignent d’ignorer le terme « décroissance », tout comme Laurent Fabius qui déclare : « la décroissance je ne sais pas ce que c’est. »  Ils devraient écouter l’économiste Philippe Dessertine qui dit ne pas souhaiter la décroissance mais reconnaît qu’elle est inéluctable. La décroissance demeure donc l’apanage d’un petit nombre personnalités militantes qui ont du mal à être convaincants. La réflexion d’un scientifique le sera-t-elle plus ? Je l’espère, car cette position part d’une observation irréfutable : confrontés au changement climatique, à l’érosion de la biodiversité et autres perturbations de l’environnement, comment ne pas nous rendre à l’évidence : une croissance illimitée dans un monde aux ressources finies est une absurdité.

Après avoir décrit le piège que constituent le développement durable et ses facettes tentatrices, la transition énergétique, la croissance verte, l’énergie décarbonée, nous balayerons les solutions pour vivre mieux mais différemment. Nous éliminerons les fausses solutions, comme le retour vers des sociétés primitives, la croissance comme remède à la croissance, le tout-pouvoir de la science ou bien l’espoir d’une autorégulation de la planète.  Nous montrerons que certaines solutions prônées par les décroissantistes sont  utopiques, sinon malvenues : la réduction drastique du temps de travail ou le revenu inconditionnel. Il nous faut donc abandonner le modèle productiviste et ses fondements : le culte fétichiste de la croissance et la croyance aveugle dans les bienfaits des progrès technoscientifiques. Consommer moins, beaucoup moins, était déjà dans les esprits en Mai 68, mais, aujourd’hui, le monde compte plus d’obèses que de malnutris ! Le choix de la décroissance implique, une régulation démographique, sujet tabou, et la réduction des inégalités entre riches et pauvres à l’intérieur des sociétés et entre pays riches et pays pauvres. Ceci sous-tend que c’est aux pays occidentaux de montrer l’exemple. La décroissance économique, celle du PIB, n’impliquera en rien une décroissance sociale et culturelle, car, au-delà d’un certain niveau de vie, le bonheur, le taux de scolarisation, l’espérance de vie, n’augmentent plus.

Chercheur en écologie marine, Guy Jacques s’est toujours intéressé à la vulgarisation,  profitant de son travail au sein d’équipes pluridisciplinaires pour élargir son champ de compétences. Une centaine de conférences, une dizaine d’ouvrages lui ont permis d’aborder l’océan, le cycle de l’eau et celui du carbone, le climat et l’écologie. Il en vient, aujourd’hui, à considérer qu’il faut oser utiliser le terme décroissance et s’y diriger en rappelant la phrase de Jacques Ellul : « Car ce sera une satisfaction parfaitement positive que de manger des aliments sains, d’avoir moins de bruit, d’être dans un environnement équilibré, de ne plus subir de contraintes de circulation. »

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